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Réduire les lignes de fracture, faire bouger les lignes politiques

Réduire les lignes de fracture, faire bouger les lignes politiques

« Tout le malheur des hommes vient de l’Espérance… qui les arrache au silence de la citadelle, qui les jette sur les remparts dans l’attente du salut. »

C’est une phrase d’Albert Camus tirée de L’Homme révolté (1951). Mais, en ce début d’année 2021, point de malheur lorsque je vous souhaite, ou espère, que cette nouvelle année soit juste meilleure qu’a pu l’être la précédente. Si déjà, collectivement, nous pouvions, avec l’aide des soignants et en récompense de leur travail acharné, nous débarrasser de ce virus, alors cette année aurait déjà gagné à être connue.

Point de malheur non plus lorsque, à hauteur de notre association, nous sommes toujours autant mobilisés pour tenter de faire bouger quelques lignes.

Lignes de fracture. Qu’importe : ce sont là des sujets que nous nous devons de travailler tant ils parsèment notre quotidien, que l’on soit citoyen, policier ou personnel de justice. Les fractures entre la population et ses institutions. Qu’importe le chiffre, la statistique ; il y a toujours lieu à combler une fracture entre les représentants de l’État, travaillant pour la communauté, et celle-ci. Est-elle le signe d’une incompréhension ? D’une méconnaissance ? Probablement un peu des deux, mais pas uniquement. Puisque au-dessus de tout cela se dessinent…

… les lignes politiques. Ce sont elles qui, avant quoi que ce soit d’autre, guident le fonctionnement d’un tout. Aussi, il nous appartient de les faire bouger lorsqu’on constate que le résultat qu’elles induisent n’est pas à la hauteur de ce qu’on est en droit d’attendre.

Ces premières semaines de 2021 vont être consacrées au Beauvau de la sécurité, appelé par le président de la République Emmanuel Macron. L’occasion, a minima, de dresser un état des lieux des plus exhaustifs de la situation des forces de sécurité en France.

L’ACPJ a déjà appelé à ce que puisse être passé en revue ce qui fait, aujourd’hui, la sécurité en France. Que cela soit « par qui », « comment » et « pour qui ». Point de naïveté de notre part. Nous ne nous attendons pas à ce que, à dix-huit mois d’une élection présidentielle, tout soit amélioré comme par magie. Pourtant, si déjà ce Beauvau constituait un juste état des lieux de la réalité, on aurait avancé. Cela dépendra, notamment, de l’ouverture qui sera prêtée à ces rencontres. Qu’il ne s’agisse pas, une fois de plus, d’un entre-soi, entre soi-disant sachants. Parce que le ministère de l’Intérieur doit également apprendre à s’ouvrir sur l’extérieur. Qu’ils soient chercheurs, élus, citoyens, associatifs, au-delà des policiers, ils sont nombreux à avoir des choses à dire, des solutions à proposer.

De son côté, l’ACPJ diffuse d’ores et déjà un document dans lequel elle exprime ses propres idées, et qui constituera notre participation à ce Beauvau. Document que nous livrons donc à la sagacité de tous.

Mais s’il est ici surtout question de la relation entre policiers et citoyens, et des conditions de travail des forces de sécurité elles-mêmes, pas question d’oublier la justice, institution déjà bien trop délaissée au quotidien. À commencer par son déficit chronique de moyens alloués, tant les postes de greffiers et/ou de magistrats sont en pénurie constante. Sans parler non plus des difficultés que traversent les services de protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP), ces métiers dont on parle peu et dans lesquels des professionnels font ce qu’ils peuvent avec, le plus souvent, les bouts de ficelle qu’on veut bien leur laisser.

Institution, celle de la justice, qui est des plus critiquées, et dans laquelle un grand nombre de citoyens n’a pas confiance. Peut-être surtout parce qu’elle ne leur parle pas. Parce qu’elle en est probablement trop éloignée, et parfois trop technique pour être comprise. Parce que les avis sont encore trop guidés par une classe politique peu avare d’intimidations lorsqu’elle est visée par des « affaires ».

En ce qui concerne l’ACPJ, l’année passée nous aura – comme, je pense, tout le secteur associatif – bien freinés dans nos aspirations de rencontres, d’échanges. Puissions-nous avancer de nouveau, mûrir nos réflexions et nos propositions, grâce à la richesse de ceux qui sont des nôtres, de ceux qui nous rejoindront et de ceux que nous rencontrerons.

« Une seule certitude suffit à celui qui cherche », disait aussi Camus. Alors moi, ce dont je suis sûr, c’est que tous, individuellement et collectivement, devons faire notre possible afin que cette devise de la République, « Liberté, Égalité, Fraternité », soit le plus possible proche de la réalité de chacun.



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