ACPJ | Rencontre à Paris 18: “Renforcer le lien entre police et population: une urgence”
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Rencontre à Paris 18: “Renforcer le lien entre police et population: une urgence”

Rencontre à Paris 18: “Renforcer le lien entre police et population: une urgence”

Samedi 18 juillet 2020, direction le XVIIIe arrondissement de Paris, Espace Jeunes Nathalie Sarraute.
Il s’agit de mon deuxième rendez-vous puisque je viens tout juste d’adhérer à l’association en tant que jeune fonctionnaire de police, affectée dans le Val d’Oise depuis ma sortie d’école il y a 4 ans.
C’est un collègue et ami, lui même membre de l’ACPJ qui m’a présenté l’association et qui m’a invitée à venir participer à ce qui fut ma première réunion ACPJ, le 07 juillet à Villiers le Bel.
Pour mon second rendez-vous, je retrouve donc mes collaborateurs de l’ACPJ et je fais connaissance cette fois-ci avec les membres de l’association Espoir 18.
Après un rapide tour de présentation, le programme peut débuter.
Une seule règle est posée pour encadrer nos échanges. La parole est libre. Il s’agit d’un espace d’expression dans lequel chacun peut écouter, exprimer son opinion et sur laquelle chacun a droit de réponse, dans le respect de la différence.
La parole n’est elle pas garante de conclusions pacifiques à toute situation de crise ?
Quel meilleur exemple pour répondre à cette question que le jeu du positionnement.
Le premier atelier nous invite à choisir le camp dans lequel nous nous sentons à notre place, selon la question qui nous est posée.
Trois choix simples s’offrent à nous, le camp du “oui”, le camp du “neutre ou du peut être” et le camp du “non”.
Nous avons très vite constaté que quel que soit notre parcours personnel ou professionnel, nos origines, nos opinions, orientations ou convictions, ce jeu des questions nous amène, sans cesse, à rebattre les cartes de notre positionnement et à nous mélanger les uns aux autres.
Quelles que soient nos différences et même si, de prime abord, l’actualité nous donne à penser qu’un fossé nous sépare, en quelques questions, nous avons rebâti les ponts qui nous ont permis de nous rejoindre sur de nombreux sujets.
Sur ces questions traitant de sujets d’actualité, chacun était ensuite libre d’expliquer sa réponse et de présenter le raisonnement l’ayant conduit à ce choix.
Deuxième atelier, la parole n’est pas seulement un outil pour convaincre mais un outil pour apprendre et comprendre l’autre.
Réflexion autour de trois sujets d’actualité :
sujet 1 : quel est le rôle de l’Etat dans la relation police / population ?
sujet 2 : la police en France et aux Etat-Unis, similitudes et différences.
sujet 3 : analyse systémique de la fracture entre la population et la police, en tant qu’institution.
Pour ce deuxième exercice, nous avons été divisés en trois groupes de travail, composé chacun de personnes issues de milieux divers.
Avec mon groupe, nous avons hérité du troisième sujet.
J’étais ravie de tomber sur ce sujet car il traduit cette principale préoccupation qui est mienne et qui interroge tous les membres de notre société. Cette problématique qui m’a poussée, à force de questionnements, à adhérer à l’ACPJ pour, dans un premier temps, comprendre les mécanismes qui peuvent être facteurs de rapprochement ou au contraire de fragmentation, pour ne pas dire de scission, à tout le moins, qui influent sur les rapports entre les citoyens et leurs institutions.
Je dis dans un premier temps car mon but est aussi, après avoir mis en lumière les causes de cette ambivalence dans la relation de la population avec sa police, de réfléchir à des axes d’analyse et de travail visant à restaurer ou renforcer les liens de confiance entre la police et le public.
Force est de constater que cette analyse est complexe. Nombre de sociologues se sont déjà penchés sur le sujet et si les éléments de réponse sont multiples, cela reste une gageure que d’affirmer pouvoir parvenir un jour à un consensus qui satisfasse unanimement l’ensemble des publics. Eu égard à la diversité des doléances, parfois contradictoires, des citoyens, des moyens financiers et humains attribués à la police et aux missions régaliennes de celle-ci en tant qu’instrument de l’Etat pour assurer tout à la fois le maintien de l’ordre mais aussi la préservation de la paix sociale.
Que ce soit au travers de la prévention ou de la répression, il n’en reste pas moins que le rôle essentiel de la police est d’assurer le service au public.
Et ce par le biais de ses différentes missions, qu’il ‘agisse d’assurer la sécurité, la tranquillité ou la salubrité publique de nos concitoyens, prévenir la commission d’une infraction par des contrôles préventifs (c’est à dire au stade de la tentative de commission de l’infraction) ou encore permettre à la justice, après le travail d’enquête des policiers, de réparer, lorsque c’est possible, le préjudice subi par une victime d’infraction
C’est généralement dans l’un de ces cas de figure qu’une personne est amenée à être en contact avec la police et, selon la position que l’on occupe dans ce schéma, c’est souvent ce premier point de contact qui sera à l’origine de tensions.
Pour autant, si la délinquance existe en tout temps et en tous lieux, les études statistiques et sociologiques montrent bien que les rapports entre la population et cette institution ne restent jamais figés. Si l’on peut parler de défiance de la population vis à vis de sa police, pour parler de fracture, il faut admettre que celle ci trouve sa source de part et d’autre.
Alerter l’Etat sur les conditions d’exercice des policiers est une première chose car celles ci ont un impact non négligeable sur la qualité de leur travail.
Renforcer le lien entre la population et la police, en restaurant le dialogue avec une police de proximité, est également une urgence avant, sinon un point de non retour, du moins une cristallisation des tensions qui  nécessiterait des moyens et un travail de plus grande ampleur pour parvenir à l’éroder.
Repenser le management de l’administration qui apparaît parfois comme étant contradictoire, entre impératif d’équité et devoir de productivité mais aussi s’interroger sur la responsabilité de la hiérarchie dès lors qu’une action policière est controversée.
Revoir et adapter la formation en donnant, d’une part, plus de place à la pratique, au travers de stages d’une durée allongée, pour préparer le futur policier aux difficultés qu’il sera amené à rencontrer dans ses rapports avec le public et sur le terrain. D’autre part, en donnant une place plus importante à l’études des interactions sociales auxquelles il sera confronté en tant que policier, en lui présentant les moyens, l’attitude et le comportement permettant naturellement de désamorcer des conflits qui ne relèvent pas toujours d’une infraction.
En définitive, ces sujets de groupe sur lesquels il nous a été demandé de réfléchir nous ont permis d’apporter des éléments de réponses et de donner nos avis sur ces questions. Si cet article n’a pas vocation à énumérer chacune des pistes que nous avons abordées pour répondre à ces questions et que notre travail n’a pas permis, en une séance, de faire le tour du sujet c’est que le domaine est vaste et la tâche est importante, d’autant plus qu’ils ont fait naître de nouvelles interrogations sur lesquelles pourront porter notre travail lors de nos prochaines rencontres.
Quelques derniers échanges plus personnels avant de reprendre la route et notre première rencontre avec l’association Espoir 18 se clôt autour d’un buffet convivial.


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