ACPJ | Débat à l’ACAT : « Comment bâtir une relation de confiance ? »
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Débat à l’ACAT : « Comment bâtir une relation de confiance ? »

Débat à l’ACAT : « Comment bâtir une relation de confiance ? »

« Policiers et citoyens en dialogue : comment bâtir une relation de confiance ? » Telle était la question posée lors du rassemblement régional de la section Lorraine de l’ACAT, auquel était conviée l’ACPJ le 12 octobre dernier à Portieux (Vosges).

L’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), importante ONG créée en 1974, s’est emparée depuis quelques années de problématiques françaises concernant la police, la justice et la prison : il faut en effet aussi savoir regarder en face, dit en substance Marion Guémas, responsable nationale de ce programme et elle-même présente à Portieux, ce qui dysfonctionne dans notre propre pays. Pour autant, même en portant un œil très critique sur ces trois thématiques, leur traitement en France relève-t-il vraiment de « la torture » ? À tout le moins de « mauvais traitements », répond l’ACAT – des pratiques que l’association entend bien dénoncer, mais dans un esprit de construction de solutions.

Les échanges lors de l’assemblée lorraine ont porté dans leur immense majorité sur le maintien de l’ordre, les changements dans sa pratique depuis une quinzaine d’années et ses dysfonctionnements : ainsi peut-on s’interroger, par exemple, sur la présence en manifestation de policiers non spécialistes de la gestion des foules. Si l’ACAT ne prend pas directement parti sur l’état du droit à manifester aujourd’hui, ni sur la légitimité des manifestations, elle affirme que l’articulation entre l’exercice des libertés publiques et l’ordre public est aujourd’hui compromis, notant par ailleurs que la question des « violences policières » devient un sujet de mobilisation en lui-même : « Aujourd’hui, note Marion Guémas, il y a une peur à aller manifester, et même à se trouver sur la voie publique durant une manifestation, et ce constat est préoccupant. »

Au-delà des dénonciations et des critiques du maintien de l’ordre propres à cette ONG (notamment concernant l’usage du LBD 40), l’ACAT et l’ACPJ ont en commun le souhait de contribuer à une réflexion globale sur la place et le rôle de la police dans notre société – sans faire l’économie, pour autant, ajoute l’ACPJ, d’une réflexion connexe sur la violence d’où qu’elle émane : quelle position les manifestants pacifistes peuvent-ils adopter, demandons-nous, quand cette violence provient de leurs rangs mêmes ? Pour avancer une bonne fois pour toutes, il faudrait en tout cas, notons-nous tous ensemble, un vrai courage politique pour « tout remettre à plat » – et surtout, surtout, quitter cette posture de réaction permanente sans nuance qui, des deux côtés de la barricade, gouverne trop souvent ce débat complexe.

Enfin, puisqu’il était question, ce samedi, de réfléchir à « rebâtir la confiance » écornée au moins en partie, l’ACPJ a mis en débat quelques éléments de réflexion allant au-delà des questions de maintien de l’ordre : dépolitiser les questions de sécurité, redonner la parole au monde universitaire, aux chercheurs qui n’ont pas de prise d’intérêt sur le marché de l’insécurité, révolutionner une institution police au sein de laquelle l’outil statistique règne en maître… Autant de sujets dont les décideurs doivent se saisir.

En mars 2016, l’ACAT avait publié un rapport, « L’ordre et la force », téléchargeable ici. Son prochain rapport sur le maintien de l’ordre est prévu pour mars 2020 : l’ACPJ y portera une attention toute particulière et vous en reparlera le moment venu.



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