ACPJ | L’ACPJ va au cinéma
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L’ACPJ va au cinéma

L’ACPJ va au cinéma

Vendredi 28 juin, l’ACPJ était conviée au cinéma Le Trianon de Romainville (Seine-Saint-Denis) pour une projection du film La Haine, réalisé en 1995 par Mathieu Kassovitz, suivie de celle du court-métrage Le Braquo, élaboré avec des jeunes habitants de la ville. Un débat riche a suivi ces deux films auquel ont participé, autour de Christophe Korell, président de l’ACPJ, trois policiers de l’association et le sociologue Jérémie Gauthier, enseignant-chercheur à l’Université de Strasbourg.

À travers La Haine, film générationnel emblématique, c’est la question des rapports entre police et jeunesse dans les quartiers sensibles des banlieues qui s’est trouvée posée. Plusieurs parallèles ont été faits avec le film de Ladj Ly Les Misérables, primé à Cannes, qui doit sortir en novembre et porte un regard actuel sur ces problématiques. Il sera intéressant de le visionner à la lumière des ruptures et des continuités dans ce domaine depuis le milieu des années 1990.

Le court-métrage Le Braquo, réalisé par un groupe de jeunes de 14 à 16 ans autour de leurs relations avec la police, a été l’occasion d’une mise en abyme réussie pour évoquer en creux la possibilité d’échanges moins conflictuels avec les forces de l’ordre. Ce projet est porté localement par l’Association sportive et sociale noiséenne (ASSN) et Jeunesse avenirs réinsertions romainvilloises (JARR) avec le cinéma Le Trianon.

Aux côtés d’un représentant d’ACLEFEU/Stop le contrôle au faciès, les membres de l’ACPJ ont pu apporter dans le débat leurs éclairages issus de parcours professionnels différents au sein de la police nationale. Jérémie Gauthier, universitaire membre du Centre Marc Bloch de Strasbourg, est revenu notamment en introduction sur les contrôles d’identité, qui cristallisent les tensions et le sentiment d’injustice vis-à-vis des policiers dans certains quartiers pour un nombre relativement faible d’infractions constatées grâce à cette pratique.

Le cadre légal de ces contrôles a pu être explicité, mais les questions du public ont balayé plus largement le spectre des relations des citoyens avec leur police, service public de la sécurité. La formation initiale des policiers a ainsi été abordée, tout comme les indicateurs pertinents à trouver pour mesurer l’action des services dans le cadre de la Police de sécurité du quotidien (PSQ). Face au sentiment de certains d’une impunité dont bénéficieraient les fonctionnaires, les sanctions infligées majoritairement au sein de la police dans la fonction publique ont été rappelées ainsi que l’existence de la plateforme de signalement IGPN.

La présence d’un sociologue a permis de mettre en perspective les pratiques policières françaises par rapport à nos voisins européens et notamment allemands en ce qui concerne par exemple les stratégies de maintien de l’ordre. L’influence des choix politiques des gouvernements successifs sur l’attitude de la police a fait l’objet d’un consensus, avec un passage dans les années 2000 de la logique de police de proximité à celle du nombre d’interpellations pour mesurer l’efficacité de l’action des policiers.

Toutes les structures et associations qui ont organisé cette soirée et pris part aux échanges ont souligné l’importance de ces cadres de parole, où il est possible d’interroger les représentations de chacun, et la qualité des échanges au cours du débat. L’ACPJ continuera à s’engager dans ce type d’initiative en lien avec les acteurs locaux au cœur des quartiers pour faire vivre ce dialogue indispensable.



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