ACPJ | Le travail des personnes détenues : une intervention pour Droits Debout
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Le travail des personnes détenues : une intervention pour Droits Debout

Le travail des personnes détenues : une intervention pour Droits Debout

L’univers carcéral est loin d’être celui quelquefois décrit au café du commerce. Dans sa démarche de faire tomber les idées reçues, l’ACPJ entend participer à des échanges permettant d’aborder ces problématiques dans toute leur complexité. En voici un premier exemple, raconté par une CPIP (conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation).

L’Université catholique de Lyon (UCLy) propose un certificat universitaire intitulé « Droits Debout » concernant les droits fondamentaux des personnes privées de liberté. Ce certificat, dont le parrain en 2019 est Robert Badinter, offre des cycles de conférences sur différentes thématiques liées à la justice. C’est avec grand plaisir que j’ai accepté d’intervenir le 15 février 2019 lors d’une journée dédiée au travail des personnes détenues.
Cette journée était très intéressante, et riche en émotions car un ancien détenu que j’avais accompagné plusieurs années auparavant est intervenu pour évoquer son expérience professionnelle dans les murs. Une juge de l’application des peines (JAP) ainsi qu’une contrôleure auprès des lieux de privation de liberté ont pu témoigner de leurs expériences, de même que des maîtres de conférences et des avocats ainsi qu’une conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP).
Tout au long de cette journée, notamment grâce au témoignage de l’ancienne personne détenue, nous avons pu constater qu’il y avait une évolution du travail en prison – qui n’est plus obligatoire –, mais que sa mise en œuvre était encore perfectible. En effet, outre l’absence de droit du travail s’appliquant en détention, les salaires sont dérisoires (entre 2 et 3 euros de l’heure), il n’y a pas de protection sociale et l’offre d’emploi est trop faible pour permettre à toutes les personnes incarcérées qui le souhaitent de travailler en détention. Or le travail permet de gagner un salaire, d’améliorer le quotidien en détention – où tout s’achète, contrairement aux idées reçues –, de payer ses parties civiles… De plus, le travail et les formations qualifiantes permettent de s’autonomiser, de se qualifier et de donner du sens à la peine en vue de la réinsertion.
Le travailleur détenu n’est pas un travailleur classique puisqu’il n’est pas protégé par un contrat de travail. La question s’est donc posée, au cours de la journée, de savoir si la création d’un droit pénitentiaire pouvait inclure la création d’un droit du travail pénitentiaire, ou s’il fallait inclure le travail dans un contrat du parcours d’exécution de la peine. Car si chacun a convenu que le travail des personnes détenues est nécessaire, son application questionne sur différents points et plusieurs éléments sont perfectibles afin de faire que ce « sas » détention prenne plus de sens et permette une réinsertion sociale optimum.
J’étais ravie d’être présente en qualité de CPIP et de membre de l’ACPJ. Cette journée m’a enrichie, m’a permis de revoir avec émotion, après plusieurs années, un de mes anciens suivis, et je remercie vivement Marion Wagner et Mikaël Benillouche de m’avoir conviée.



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