ACPJ | Débat : « Les quartiers populaires veulent-ils plus de sécurité ? »
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Débat : « Les quartiers populaires veulent-ils plus de sécurité ? »

Débat : « Les quartiers populaires veulent-ils plus de sécurité ? »

Le 4 février 2019, l’ACPJ était présente au débat mené au Sénat par Rose Ameziane, présidente du Mouvement ETIC. Retenons quelques interventions.

Myriam G, porte-parole du collectif Femmes capables d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), est venue raconter comment, avec son association jeune de deux ans rassemblant plusieurs « mamans », elles sont sorties, la nuit du 31 décembre, pour éviter de voir des jeunes dans les quartiers populaires de la ville brûler des voitures, et comment elles ont établi le dialogue avec eux : le résultat était à la hauteur de leurs espérances puisque, dans les quartiers ciblés, aucun incendie de véhicule n’a été déploré. D’autres projets, toujours en lien direct avec les jeunes, sont en cours via un laboratoire d’idées que l’association cherche à mettre en place.

Réagissant à une vidéo projetée au cours du débat de policiers insultés par des jeunes sans qu’il n’y ait de réaction de leur part, un policier de la BAC du Val-de-Marne, membre de l’UPNI (Union des policiers nationaux indépendants), a mis en garde : attention au jugement sur la « non-action » apparente, dans la mesure où ces interventions sont très délicates – on n’en connaît ici ni le contexte ni le rapport de force en présence.

Pour Malik Yettou, conseiller municipal de Saint-Maurice (Val-de-Marne) et vice-président du Mouvement ETIC, il ne suffira pas de trouver une formation à ces jeunes. Ils doivent aussi savoir qu’une sanction est possible. Il faut appeler un délinquant par son nom et ne pas se le cacher : les mineurs ne sont plus les mêmes qu’autrefois. Selon l’élu, les policiers ne sont pas là pour jouer au football avec les jeunes et la police de proximité a été un leurre – trop coûteuse au regard des moyens dont dispose la police.

Une institutrice travaillant en ZEP est intervenue en réaction à la vidéo « virale » de l’enseignante menacée par un élève portant une arme qu’on saura par la suite factice : « Trop de personnes pensent encore qu’enseigner, c’est juste transmettre un savoir. » Elle évoque alors les « décrocheurs » (125 000 élèves selon Malik Yettou), la violence dans les établissements scolaires… Elle estime que les jeunes qui cassent, brûlent, dégradent n’ont plus le sentiment d’appartenance de ces objets ; mais s’ils sont responsabilisés sur ces sujets, ils comprennent que ces biens publics sont aussi les leurs – le regard change. Ils doivent être, selon cette enseignante, au cœur des projets. La présence de la famille est également importante. Il faut aussi savoir dire aux élèves que, lorsqu’ils font des efforts, c’est remarqué. « Beaucoup de choses sur le terrain fonctionnent, dit-elle encore. Mais il ne faut pas attendre que le système donne des réponses : c’est à chacun de se bouger. Et ça marche ! » Si cette enseignante dit ne faire que dix-huit heures de présentiel face aux élèves, elle travaille beaucoup à côté – y compris lorsque, par exemple, il s’agit de se rendre à une commémoration durant le week-end.

La suite s’est déroulée avec quelques échanges avec la salle (une centaine de personnes), qui accueillait des policiers, des représentants d’associations, des membres de l’Éducation nationale…

L’ACPJ tient à remercier le Mouvement ETIC pour cette invitation. L’idée de débattre entre élus et citoyens est absolument fondamentale, même si nous avons regretté que tout le monde n’ait pas pu prendre la parole comme il le souhaitait. De plus, le cadre du Sénat, édifice de la République, ne peut être qu’appréciable.
Vous pouvez retrouver ici le live-tweet de cette soirée :



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